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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 06:14

Après avoir longtemps questionné et cherché, nous avons enfin pu voir des maraes à Tubuai, ce dimanche. Il semble y avoir un certain secret autour de ces lieux archéologiques, sans doute  à cause de la persistance de croyances anciennes qui sont incompatibles avec la foi chrétienne. Les Eglises diverses voient donc d’un assez mauvais œil la conservation de ces anciens lieux de culte.

Il y a trois « niveaux » de maraes : les maraes familiaux, les maraes communautaires et les maraes royaux.

Guidés par un polynésien, détenteur de la charge de « conteur » et tenant une  « pension » ( B and B local ) avec sa femme, nous avons profité d’un groupe de touristes pour visiter avec eux trois maraes de l’île. La promenade pittoresque, avec son lot de mystères et de solennité, a été à la fois instructive et agréable, si l’on excepte les nuages de moustiques qui ne devaient pas avoir vus de peaux tendres et fraiches depuis longtemps, à en juger par l’état de nos bras et jambes à la sortie de la visite !!!

Nous avons donc vu trois sites différents dans un ordre chronologique bien calculé :

-          Sur le premier marae, nous avons été accueillis par une petite cérémonie d’initiation pour devenir « Tubuai » : le guide nous avait demandé de préparer une petite offrande à la maison ( un bouquet de fleurs par exemple) puis, avant de nous amener sur le lieu, il nous a fait remplir une carte postale où nous devions écrire notre prénom et le lieu où nous nous sentions le mieux pour vivre.

Après nous avoir invités chacun à notre tour à déposer notre offrande à l’entrée du marae, sur un petit espace pavéPolynésie 625 auprès de grandes pierres levées, nous avons fait une minute de silence en l’ honneur de nos ancêtres puis, il nous a interpellés en polynésien chacun à notre tour, en faisant une danse genre  « haka ». Il nous a dit après qu’il nous avait raconté des petites histoires sur ce qu’il savait de nous ( sans doute du genre des chants africains « merveilleux » dans le film « Noirs et blancs couleurs - la victoire en chantant » ce qui l’ont vu expliqueront aux autres)Ce marae se présente comme un grand espace sur lequel se trouvent trois grands enclos de pierres. Au milieu de l’un des enclos, se trouvent des pierres organisées en foyers sur lesquels on faisait chauffer des feuilles et des pierres. C’était le lieu où accouchaient les femmes de la famille du chef. Les pierres chaudes servaient à « cuire » le placenta après la délivrance. Celui-ci n’était pas séparé du bébé après l’accouchement. La mère et l’enfant restaient là, sous la surveillance des femmes initiées pendant quelques heures (10 à 12h). Les autres enclos de l’espace étaient destinés à accueillir les « observateurs » et les femmes initiées. Les hommes hormis les « prêtres » n’étaient pas autorisés à être présents. Durant ces heures, les observateurs évaluaient le bébé (et éventuellement sa mère) pour savoir s’il allait vivre et quelle place il pourrait prendre dans le groupe. Lorsque l'enfant mourait dans ce laps de temps, il était enterré sur place dans l'enclos de naissance. Certaines pierres de l'enclos portent des signes d'une écriture cuneïforme, racontant sans doute des histoires très intéressantes !!!

IMG 4358-          Le deuxième marae peut être considéré comme la maternité : en effet, après le temps d’observation dans la « salle de travail », la mère et l’enfant étaient transportés dans un autre lieu comprenant deux espaces pavés. Sur l’un de ces espaces, se trouvent de grandes pierres levées et striées sur lesquelles on coupait le cordon ombilical. La mère et son bébé étaient ensuite « hospitalisés » sur l’autre espace pavé où se tenait une construction. Là ils restaient 10 jours pendant lesquels l’enfant était observé et en fonction de cette observation son prénom était choisi par les sages.IMG 4359

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-          Le troisième site était « l’Assemblée Nationale » de l’époque. Un espace clos entouré de pierres levées, un peu penchées sur lesquelles les chefs s’appuyaient pour discuter des affaires de l’île. A côté un espace pavé sur lequel était construite une cuisine, probablement. Deux différences majeures avec notre assemblée : les membres n’étaient pas élus, c’étaient les 7 chefs de l’île et la plus grande différence, c’est que ces chefs délibéraient debout et ne pouvaient quitter l’hémicycle qu’une fois un accord trouvé, même si cela devait prendre des jours. Nous pourrions proposer çà à nos députés, çà avancerait peut-être plus vite et plus efficacement !!!!

 IMG 4361

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commentaires

B
En clair , les maternités primitives etla mise en place des premiers conseils municipaux .<br /> Bravo pour vos exploits pédiatriques .....il n'y apas d'âge pour se révéler ......<br /> à bientôt de vous lire<br /> Bises enneigées !
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